Quand j’entends le mot ragoût, je tends l’oreille, car généralement ces plats sont un mélange de parfums. Je tiens cette recette d’une grand-mère qui prenait le frais avec une voisine sur une chaise devant sa porte. C’était une fin de journée chaude, je remontais la calade quand j’entendis le mot ragoût. Je me suis arrêtée et j’entamais la conversation moitié français, moitié provençal, au premier abord elles m’avaient prise pour une touriste, mais quand j’ouvris la bouche, un sourire éclaira leurs visages. Assise, sur la grosse pierre de seuil que des millions de pieds avaient creusée, je notais dans un petit carnet, recette et histoires légendaires. Car là sous la surveillance du géant de Provence, naissent tant d’histoires fabuleuses, un petit air frais caressait le village et même les capucines tendaient leurs corolles pour écouter. On m’offrit un petit verre de ratafia de framboise. Je redescendis au crépuscule les ruelles en pente. Au fil du temps j’ai rajouté à cette recette de base, les pruneaux et le Brandy, mais l’esprit de la Provence est là et puis cette région du Lubéron à ouvert ses bras à nos amis anglais qui l’affectionnent alors le Brandy c’est un clin d’œil, n’est-ce pas Monsieur Peter Mayle……
J'aime tellement cette recette que je vais la mettre à mon menu du jour de Noël le 25 à midi, juste avant la dinde. Ce plat peut se préparer la veille, il n'en est que meilleur une fois la crème et le brandy ajoutés, on met la cocotte au frais, le lendemain il ne reste qu'a faire chauffer et à poursuivre la cuisson pour 20 minutes.
Il faudra dans votre couffin pour 4 convives :
150 g de poitrine de lard fumée
1 gros oignon jaune5 gousses d’ail
3 brins de romarin10 brins de thym frais
1 poignée d’olives noires
1 poignée d’olives vertes
1 tasse de gros pruneaux moelleux
1 tasse de raisins de Corinthe
400 g de viande maigre de bœuf
400 g de collier d’agneau avec os
1 demi-litre de vin rouge Côtes du Ventoux ou Côtes du Rhône
1 cuillerée à soupe de poivre vert
10 cl de Brandy
25 cl de crème fraîche liquide
6 cuillerées à soupe d’huile d’olive de Nyons
Sel (Une cocotte en fonte)
1. Détailler en lardons la poitrine de lard fumée. Peler l’oignon et l’ail, les hacher menus. Dénoyauter les pruneaux, les couper en petits morceaux. Détacher les épines d’un brin de romarin et de 3 brins de thym hacher le tout menu. Garder ce qui reste pour la décoration.
2. Rincer et éponger la viande. La couper en gros cubes. La saisir par petites quantités dans l’huile frémissante jusqu'à ce que les morceaux soient dorés de toutes parts. Quand toute la viande est dorée rajouter les lardons et l’oignon coupé menu. Continuer de faire revenir le tout en remuant.
3. Dès que les oignons blondissent, ajouter les olives, l’ail, le thym et le romarin, les pruneaux et les raisins. Mouiller avec le vin rouge (rallonger avec de l'eau si cela vous semble nécessaire, il faut que la viande soit juste couverte). Laisser mijoter pendant 40 minutes dans le four chaud.
4. En fin de cuisson sortir la cocotte du four, assaisonner avec le sel et le poivre vert, incorporer la crème fraîche et le Brandy. Bien mélanger et poursuivre la cuisson au four de 20 à 25 minutes.
5. Servir et décoré d’un brin de thym et de romarin. Accompagner de rondelles de baguettes grillées.
l'accord pour le vin : le même qu'utilisé en cuisine, Côtes du Ventoux, ou Côtes du Rhône.Quand vous cuisinerez ce plat, que votre cuisine embaumera de tous les parfums, laissez votre esprit vagabonder, il vous emmenera sur les pentes du géant tant redouté des cyclistes, dans un village haut perché où les petites maisons serrées les unes contre les autres se chauffent au soleil d'hiver, ici, la lumière est à nulle autre pareille, l'accent glisse sur les rafales de mistral emportant le chapeau de Mireille. Je suis certaine que vous aurez envie de redécouvrir les histoires de là-bas racontées par le regretté Fernandel c'est un ancien disque 33 tours un vinyl comme on dit aujourd'hui: il y raconte toutes les histoires qui se chuchotent aux veillées, comme ce conte fameux des trois messes basses....
Je veux remercier annacuisine dont voici l'adresse, son blog est en sommeil en ce moment mais si vous êtes curieux ou curieuses de recettes polonaises c'est une mine d'or. Merci pour ta gentillesse Anna.
Ah les p'tits ragouts, j'adore ! L'hiver dans la maison qui se blottit, ces mijotages qui embaument méritent bien en effet les belles tables des grandes occasions. En plus a se réchauffe et la patronne est sereine !
RépondreSupprimerJ'ai eu des nouvelles d'Henriette, il y a une dizaine de jours et tout semblait aller dans le bon sens, j'espère qu'elle viendra bientôt nous régaler de nouveau !
Bisous ma p'tite Canotte.
Une jolie daube !
RépondreSupprimerAgneau boeuf , poivre vert et pruneaux .....l'ensemble titille ma gourmandise
Merci Canotte
Je te souhaite une belle soirée
A++Sacha
ce ragoût a l'air succulent. J'aime bien ces vieilles recettes pour les journées froides d'hiver ou un déjeuner traditionnel et familiale
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